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la terre ancestrale

tingué sur le trottoir, Delphis se présenta devant lui :

— Te voilà Hubert ! Y a-t-il longtemps que tu es arrivé ?

— Bonjour, Delphis ! je suis bien content de te voir ; je t’attends depuis deux heures au moins.

— J’aurais bien été te rejoindre à Lévis, mais perdre une journée d’ouvrage, c’est autant de sous de moins ; tu sais qu’on en a jamais trop. Tu as trouvé l’endroit facilement, j’espère ?

— Oui, j’ai pris une voiture. Sais-tu que la route est longue ?

— Longue ! Mais il n’y a pas dix minutes de marche. L’animal t’a fait faire le tour de la ville, je suppose ; ils sont tous voleurs ces diables-là. Je t’assure qu’ils n’ont pas si beau jeu avec moi. As-tu soupé ?

— Non, je n’éprouvais pas la faim et ne savais pas où aller.

— Suis-moi. Ensuite, tu feras les arrangements avec la vieille pour ta chambre et ta pension. Ne la laisse pas faire, car elle surcharge tous les nouveaux ; c’est une vieille crasse. Écoute : c’est huit piastres pour une chambre seule, et sept piastres à deux.

Là-dessus on se mit à table.