Page:Côté - La Terre ancestrale, 1933.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.
48
la terre ancestrale

Ils se quittèrent sans rien ajouter. Au guichet de la poste, le jeune homme reçut une lettre de Québec ; elle venait de Delphis Morin et disait ceci :

« Mon cher Hubert.

Si tu as toujours l’intention de monter, je puis t’avoir une bonne position : tu tiendras le temps des hommes dans un gros chantier de construction. J’y travaille moi-même, et comme je suis l’ami d’un contremaître, il m’a promis cela pour toi. Avec l’instruction que tu possèdes, c’est justement l’ouvrage qu’il te faut. Le salaire est bon et le travail facile. Plusieurs ont été renvoyés parce qu’ils volaient du temps, de connivence avec les ouvriers. Le patron te prendrait à coup sûr, car il croit plus à l’honnêteté des gars de la campagne.

Moi, je fais actuellement une belle vie. Je suis entré dans un club de hockey et je m’y fais de l’argent. C’est un club d’amateurs, qui ne doivent jouer que pour le plaisir, mais les gens n’ont pas besoin de savoir que nous retirons un salaire en cachette. Si tu lis la page sportive dans les journaux, tu y trouveras mon nom et peut-être ma photographie avant la fin de la saison. Les théâtres offrent de bien belles représentations de ce temps-ci. Il y a encore beaucoup d’autres amusements. Nous allons avoir, paraît-il, un carnaval comme nous n’en avons encore ja-