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la terre ancestrale

de le leur recommander : elles invoquent Dieu depuis longtemps, j’en suis certain. J’ai aussi fait écrire à mon cousin Jérôme, missionnaire dans le Yukon. Cependant, j’ai bien peur qu’Hubert ne soit parti avant l’arrivée de ma lettre. Adèle, de son côté, a demandé les prières de sa cousine la religieuse.

Le lendemain, le grand vieillard dit à son fils :

— Habille-toi proprement, et viens avec moi au « faubourg ».

Le jeune homme, sans demander ni recevoir plus d’explications, partit avec son père. Hubert, depuis surtout la pénible scène, obéissait sans murmurer. Il croyait, en agissant ainsi, obtenir le pardon sans se repentir. Cependant, il devinait le but de cette promenade. Aussi, fut-elle gênée, presque silencieuse ; de brèves remarques sur des sujets indifférents et le silence retombait. C’est ainsi qu’ils parvinrent au presbytère.

— Bonjour, monsieur le curé ! dit Jean Rioux, d’une voix forte.

— Bonjour monsieur le curé, balbutia Hubert.

— Tiens, bonjour, bonjour mes amis ! Venez vous asseoir. Voici un garçon qui, à part de venir à l’église, ne rend pas souvent visite à son curé. Viendrais-tu faire publier, mon jeune tourtereau ? Sais-tu qu’il commence à