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la terre ancestrale

VIII

Le nouveau maître

Comme Hubert, son travail terminé, revenait à sa pension, la maîtresse lui cria :

— Monsieur Rioux ! vous avez une lettre.

Il se dit qu’il recevait sans doute quelque nouvelle jérémiade de sa sœur. Sans beaucoup regarder la lettre il la monta à sa chambre, se débarbouilla et se rendit à la salle à manger. Après le souper, il rencontra des amis, passa la soirée avec eux, absorba plusieurs verres ; si bien, qu’il rentra chez lui la tête un peu lourde.

« Tiens, ma lettre que j’avais oubliée. »

Il l’ouvrit : elle était de sa sœur.


Mon cher Hubert : —

Je n’ai jamais rien de bien réjouissant à t’annoncer, mais aujourd’hui, c’est encore pire que d’habitude : j’ai à t’apprendre une terrible nouvelle. Imagine-toi que papa est tombé malade subitement, et d’une maladie dangereuse : la pleurésie. Voici comment la chose est arrivée : Après le souper, il a voulu décharger un voyage de grain et a eu