Page:Côté - La Terre ancestrale, 1933.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.
123
la terre ancestrale

Après le diner, Delphis, craignant de voir se prolonger une discussion épineuse, et satisfait de sa visite, prétexta pour s’éloigner aussitôt, le grand désir qu’il avait de revoir ses parents. Il avait habilement calomnié son ami, avait ébloui la famille et surtout la mère, fait croire à ces braves gens qu’il touchait presque la richesse, s’était attiré les bonnes grâces du père en paraissant approuver ses opinions. Restait la jeune fille ; elle ne semblait pas enjouée, mais avec l’appui de la famille et l’idée qu’il avait émise de revenir à la terre, il en viendrait bien à bout.

— Crois-tu, lui demanda un des garçons en sortant, crois-tu qu’Hubert revienne parmi nous ?

— Je ne le crois pas ; il paraît trop aimer son nouveau genre de vie ; il semble dans son véritable élément. D’ailleurs, comme vous ne le répéterez pas, je vais vous le confier ; Il m’a dit qu’il ne reviendrait pas pour une fortune.

C’était un nouveau coup de dague au cœur et aux sentiments de la jeune fille.

Comme le citadin allait démarrer, comme les garçons, en le reconduisant, se faisaient expliquer le fonctionnement de la voiture, Jean Rioux passa.

— Holà, Jean ! cria Pierre Michaud, arrête donc une minute.

En même temps il s’empressait vers son voisin.