reine jouant à la paysanne comme une fillette à la dame, « ravie de porter sabots et cotillon, pour faire retentir les échos du Trianon de joyeuses pastorales, heureuse d’échapper durant quelques heures du moins à l’abrutissement des pompes royales… Et si belle ! que les gavroches parisiens, qui s’y connaissent, s’arrêtaient extasiés en poussant un « ah !… » admiratif qui flattait infiniment la fine autrichienne. « J’aime mieux, disait-elle, cet hommage naïf des gamins de la rue et des petits ramoneurs que l’adulation intéressée des courtisans. »
Dès l’aurore du siècle, Joséphine, l’amoureuse créole, offerte en holocauste à l’ambition effrénée de son époux, maître du monde. Eugénie, pauvre mère martyre, attachée par l’hymen à cet abject personnage, hydre de la France, « ce singe de Bonaparte » comme l’appelait Victor Hugo. Exilée, l’impératrice, loin du beau ciel de France !…
Et notre gracieuse souveraine, elle-même, sa glorieuse maternité ne l’a pu préserver de cette malédiction qui semble peser sur la royauté. Jeune encore, elle porte le deuil de son unique amour.
Petite ouvrière, quand tu reviens de l’atelier dans ta chambrette qu’un rayon de soleil dore, ne soupire pas après les grandeurs du palais somptueux qui abrite tant de douleurs. Crois-moi, c’est toi la reine ; cette robe de mousseline que tu chiffonnes est ton bien, tu l’as gagnée avec ton aiguille ; cette humble rassade que tu agrafes chaque dimanche à ton corsage ne coûte pas le pain ni les pleurs du pauvre peuple ! Et lorsque tu reposes, dans ton lit blanc, tu te promènes dans les beaux pays bleus, tu ignores les cauchemars des couches royales : l’intrigue, la disgrâce, le poison, l’assassinat ! Quand un beau garçon te parlera d’amour, tu sauras que c’est ton cœur, ta jeunesse et tes beaux yeux qu’il veut et tu seras