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viendra sa gloire en même temps que le salut moral de nos femmes du peuple. Toutes auront droit de venir rompre le pain de la science dans le temple érigé par la nation canadienne. Assises au même banc, l’ouvrière, la grande dame, la servante, l’élégante, pour quelques heures du moins, oublieront les distinctions sociales qui les séparent depuis tant de siècles : ce sera le réveil des agapes chrétiennes.

Une société qui compte parmi ses directrices. Mesdames Béique et Dandurand, est assurée de pouvoir faire face à la confiance que l’on place en elle.

De la première, je ne dirai qu’un mot ; sa modestie m’interdisant le plaisir de rendre hommage à ses qualités du cœur et de l’esprit. Madame Béique est la digne fille du spirituel savant dont nous gardons un souvenir attendri : M. Dessaules. Son amour filial acceptera ce discret éloge plus flatteur dans sa brièveté que tout l’encens qu’un thuriféraire adroit pourrait brûler à ses pieds. Parce qu’on peut toujours s’enorgueillir avec raison de continuer les traditions glorieuses d’un passé, si aimé, parce qu’il tient encore à soi.

Madame Dandurand est l’écrivain connu dont la plume virile et la vaillante attitude ont réclamé les droits de la femme, entre autres, la liberté pour elle de penser autrement que par des cerveaux masculins. Le féminisme n’a jamais eu de défenseur plus ardent, et la cause de l’éducation, plus dévoué promoteur. Aussi, nous devons bien augurer des résultats merveilleux qu’obtiendra la nouvelle association, au point de vue intellectuel.

Voici les noms des dames constituant le comité d’administration :

Mmes L. O. David, Louis Beaubien, René Masson, Damien Rolland, G. Baby, L. J. Tarte. Henri Tasche-