LES VIEUX
L marche à petit pas en se traînant les pieds, les yeux
vagues, les joues creuses, le corps tordu comme un pommier,
pauvre vieux. Ses vêtements semblent trop larges
pour sa poitrine rétrécie. Souvent, il ôte ses lunettes dont
il essuie les verres avec un mouchoir rouge ; il s’imagine
en enlever cette buée qui chaque jour, de plus en plus,
descend sur les objets familiers à sa vue. Et de ses yeux
clignotants, il interroge l’horizon : « Le vent est sorouais, »
diagnostique-t-il sentencieusement. Et comme six heures
sonnent, sans plus se hâter que l’ombre du midi, il rentre
chez lui, où il Variante orthographique de s’accagnarde au coin du feu, en attendant
la soupe. Les pieds dans le fourneau du poêle, les coudes
aux genoux, il pipette sans trêve suivant les allées et
venues de sa belle-fille qui prépare le repas rageusement,