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LE FORGERON DE THALHEIM

Le forgeron fit signe à son ouvrier de s’approcher, et lui ayant donné le cheval à garder, il s’avança vers le tuilier.

— Vous n’êtes pas blessé, Joseph Teppen ? dit-il.

— Non, Robert ! Je sens seulement une douleur ici, à l’épaule, mais ce n’est rien.

— Et vous, Suzanne ?

— Non plus !

Et son regard bleu, tout humide, osa franchement chercher celui du jeune homme, qui en éprouva une délicieuse sensation de bonheur.

— Tu es un brave garçon, Robert ! reprit le tuilier. Je n’oublierai jamais ce que tu viens de faire pour ma fille et pour moi. Sans ta courageuse attitude, nous étions précipités, contenant et contenu, dans la mare du coin. Merci !

— Oh ! mon devoir était clair ! répliqua le forgeron, de plus en plus content de l’événement.

— Entrez un instant pour vous remettre, pria la, veuve.

— Volontiers, répondit le père Teppen. Robert, dis à ton ouvrier de conduire la voiture devant la forge. Tu voudras bien te char-