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LE FORGERON DE THALHEIM

Et toi, ma chère Marguerite, ne penses-tu pas que ta Suzanne est déjà très grande ?

— Je ne m’en aperçois pas.

— Heureuse mère ! Tu as eu plus de chance que moi : te voilà riche, tes enfants auront du pain et ta vieillesse sera exempte de soucis !

— Il est vrai que nos affaires sont en bon état ; mais, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Pourvu qu’on ait la santé et une excellente conduite, c’est le principal ; le reste se trouve déjà !

— Je partage ta manière de voir.

Et ton mari n’a encore aucun projet de mariage sur Suzanne ? Cela m’étonne, un fin comme lui.

— Joseph Teppen ne me dit pas toujours les plans qu’il faits.

— Et Suzanne n’a pas d’amoureux, sans doute ?

— Ah ! cela ne lui manquerait pas, si elle le voulait. Ainsi, hier au soir, ce nouveau forestier était déjà ici. Je mettrais ma main au feu qu’il n’y vient pas pour moi.

— Ce que tu m’apprends là ! Et Suzanne ?

— Elle est si jeune !

— Hum ! A vingt ans, ne l’oublie pas, nous