Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

74
LE FORGERON DE THALHEIM

bûcheronne, et, involontairement, il se flattait de ne pas lui être indifférent. Or, pour un caractère de cette envergure, la conquête de l’aimable enfant ne lui répugnait pas trop, et, à son humble avis, elle devait s’enorgueillir de ses attentions. C’était pauvre, ça ! Quant à se dire qu’en agissant ainsi il jetterait peut-être le trouble, sinon dans cette famille, du moins dans le cœur de Georgette, Otto Stramm s’en souciait médiocrement.

Comme s’il eût été une vieille connaissance de la famille, le forestier alla s’asseoir devant la maison du bûcheron, sur le banc près de la porte, où Georgette le trouva, venant du verger, qu’elle avait quitté à l’aspect du visiteur.

— Bonjour, belle enfant ! fit-il d’un air souriant.

— Bien le bonjour, monsieur !

Elle était auprès de lui.

— Vous cherchez mon père ? demanda-t-elle.

— Non, je l’ai vu il n’y a qu’un instant dans la forêt.

Elle le regarda, étonnée.

Il comprit.

— Ma présence vous surprend, n’est-ce