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le forgeron de thalheim

— C’est naturel ! ne put s’empêcher de dire Robert.

— Pourquoi ? demanda Otto Stramm d’un ton provocateur.

— Pourquoi ? Dame ! Un gendarme allemand peut bien tuer un Alsacien. Ce n’est pas un crime. C’est un ennemi de moins. Il y en a encore beaucoup trop pour vous autres.

— Expliquez-vous mieux, vous que je ne connais pas.

— A quoi bon ! Les assassins…

— Misérable ! hurla le forestier, en lui jetant son verre à la tête, lequel, heureusement, alla se briser contre la paroi.

Tout le monde se leva.

— Voyons ! voyons ! s’écria Victor Helbing. Du calme !

— Nous appeler assassins ! répétait Otto Stramm.

— Il n’a pas voulu vous offenser, ajoutait le maire.

— Votre nom ! fit l’employé.

— Oh ! mon nom ? répondit Robert d’un air légèrement railleur. Mon nom ? J’ose bien vous le donner. On m’appelle Robert Feller, le forgeron de Thalheim. Mon père est mort