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le forgeron de thalheim

— Aussi !

— Pourquoi ce mot ?

— C’est que, en venant, je l’ai aperçu devant la tuilerie à Joseph Teppen.

— Il m’a donné de l’ouvrage, beaucoup. J’en aurai pour quatre à cinq mois, tous les jours, et je serai bien payé.

— Tant mieux pour vous !

— Tu dis cela d’un ton bien singulier.

— Vous trouvez ? C’est possible. Quoiqu’il en soit, je suis heureux que vous ayez du travail. L’hiver est long.

— Ma foi ! répliqua brusquement le bûcheron, que sert de se désoler, de récriminer, de faire la mauvaise tête ? Nous sommes les faibles, eux sont les forts : soumettons-nous.

— Vous ! ces idées ! Il a donc suffi d’une excellente affaire pour vous changer à ce point ?

— Entendons-nous ! Je garde pour moi ce que je pense ; mais, pour autant, il faut vivre. Et, à la longue, mon cher Robert, on se fait vieux. Mes bras n’ont plus la force de la vingtième année.

— Vous ne dites pas tout.