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le forgeron de thalheim

— Ah ! oui, la douleur, à ton âge ! On ne la connaît pas.

— Qui sait ? En tout cas, il n’y a qu’à ouvrir les yeux : on retrouve partout ses traces.

Et, en disant cela, il montrait Georgette.

— C’est vrai encore ! reprit le tuilier, et il sembla réfléchir.

Mais, voyons, Robert, ajouta-t-il, que diable ! Tu me fais une figure par trop désolée. Tu es jeune. Aimes-tu toujours Suzanne ?

Le jeune homme ne s’attendait pas à cette question.

Il cessa son travail, et son regard chercha à deviner ce qui se passait au fond des yeux légèrement moqueurs de Joseph Teppen.

Puis :

— Oui, toujours ! fit-il.

— Tu l’épouserais volontiers ?

— Vous plaisantez, n’est-ce pas ?

— Bon ! Le voici de nouveau ! Nullement, mon cher Robert, je ne plaisante pas. Je te demande, d’un ton calme, comme un bon père que je suis : Veux-tu Suzanne pour femme ?

Robert, encore incertain, ne sut que dire.

— Ah ! ça, mais réponds donc !