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le forgeron de thalheim

tre l’avait envoyé au village pour un travail pressant chez le maire Victor Hèlbing.

Lorsque Joseph Teppen parut à l’horizon étroit que limitait la porte de la forge, Robert, d’un œil attristé, regardait, par la fenêtre ouverte, sa mère et Georgette assises devant la maison, au soleil dont les rayons faisaient monter aux joues de la bûcheronne une coloration aussi pure que celle des roses naissantes qui ornaient les coins du petit, jardin.

— Eh ! bonjour, Robert, toujours au travail ?

— Mais oui, Joseph Teppen, qu’y a-t-il pour votre service ?

— Tu le sauras tantôt.

Puis, il s’adossa contre une poutre et, durant un instant, il observa Robert qui était en train de forger un soc de charrue.

— Tu connais ton métier.

— Pas mal !

— Quel âge as-tu ?

— Vingt-huit ans.

— Et tu ne songes pas à prendre femme ?

— Moi ?… mais, j’ai le temps.

En prononçant ces mots, le jeune homme baissa la tête pour cacher la rougeur qui venait d’empourprer subitement son visage.