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LE FORGERON DE THALHEIM

— Si c’est en mon pouvoir, je vous le promets.

— Il va de soi que je ne puis pas laisser Robert plus longtemps en prison. Ma place est là où il est. J’ai passé toute cette journée dans les bois ; aussi ai-je seulement appris, il y a une demi-heure au plus, l’arrestation de mon jeune ami. Je viens de la forge ; c’est Käthel qui m’a mis au courant des événements du matin. Je voulais lui révéler le nom du vrai coupable ; mais il m’a été impossible de le faire à la vue de sa douleur immense, de peur qu’elle ne me maudisse. Puis la situation de ma fille me préoccupait toujours, et je n’avais encore rien décidé à son égard. C’est au moment de quitter la veuve, lorsqu’elle a parlé de vous, que j’ai eu la pensée de tout vous dire et d’implorer votre pitié pour Georgette.

J’étais, il est vrai, bien déterminé à ne pas me livrer entre les mains de la justice, et je ne l’eusse peut-être pas fait si Robert n’avait pas été soupçonné et arrêté. On n’étale pas de gaieté de cœur, la misère de son enfant aux yeux du public. Mais, à cette heure, je ne dois plus hésiter : la liberté de Robert est à ce prix. Ah ! quel caractère ! Il sait fort