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LE FORGERON DE THALHEIM

tait une troisième tout aussi triste, qui concernait sa fille. Et il voyait son jeune ami, se laissant jeter dans un cachot quand d’un mot, d’une seule parole, il eût aussitôt recouvré sa liberté et son honneur.

C’était beau, cela !

Au lieu de prendre à travers champs, comme c’était son habitude en hiver, lorsque le sol était glacé, le bûcheron alla rejoindre la voie publique et hâta le pas dans la direction de la tuilerie Teppen. Un projet venait de germer dans sa tête. C’est bien cela ! Suzanne et Georgette étaient à peu près du même âge. Elles s’entendront parfaitement. La jeune fille du tuilier ne refusera pas d’accueillir la pauvrette. Et, puis, Jean Schweizerl lui porte de bonnes nouvelles. Et il marchait rapidement, et la neige tombait toujours, mais en rares flocons. La route était toute blanche et le froid assez vif. Un jour d’hiver, vraiment ennuyeux et long !

Suzanne n’avait pas été la dernière à connaître l’arrestation de Robert Feller. À midi, le père, revenant du village, s’était naturellement empressé de communiquer la nouvelle à sa femme et à sa fille. Comme un effondrement se fit autour de la pauvre enfant. Elle