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le forgeron de thalheim

bonde dans la forêt commençait véritablement à le lasser. En outre, il venait de se rappeler que Robert Feller l’attendait. Il était de son devoir d’aller à la forge ; d’ailleurs, la visite que Robert avait faite à la Ravine, le soir précédent, l’intriguait également. Que lui voulait-il ? Ce n’était certes pas le vrai motif, celui que le jeune homme avait donné à Georgette.

Il frappait trois heures à la tour de l’église lorsque Jean arriva devant la maison de la veuve Käthel. La porte de la forge était fermée. Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ?

Il entra.

Dans la chambre, dont le silence n’était troublé que par le tic-tac monotone d’une horloge de la Forêt-Noire, la mère de Robert, assise près d’un de ces grands poêles en terre cuite, la tête dans ses mains, pleurait doucement la honte qui allait rejaillir sur la famille par l’arrestation de son fils. Robert, un criminel ? Un meurtrier ? Horreur ! Mais non, cela n’était pas ! C’était un cauchemar, un mauvais rêve. Lui qui n’avait jamais fait le moindre mal à personne, se rendre coupable d’un pareil forfait ? Impossible !