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LE FORGERON DE THALHEIM

le réservoir à sec, et l’usine prenant toujours de nouveaux développements, le père Teppen avait appelé à son secours la force de la vapeur, et une machine était venue dresser sa haute cheminée en briques rouges à proximité de l’habitation. Il y avait de l’ouvrage pour vingt-cinq à trente ouvriers, de janvier en décembre, et les affaires marchaient rondement. Faisant flèche de tout bois, comme on dit, n’ayant de scrupules que juste ce qu’il en faut, traitant de billevesées les regards que maint Alsacien jetait vers l’ouest, le tuilier avait recherché et obtenu.la faveur de nouveaux maîtres, et déjà diverses commandes, assez avantageuses, justifiaient sa politique prudente. Il avait l’habitude de dire : On est dans ce monde pour vivre et laisser vivre ; puisqu’on nous a poussés dans les bras des Allemands, restons-y ; le plus fin ne se met jamais martel en tête pour ces sortes de misères ; il roule sa pelote, s’enrichit et passe ses vieux jours.au sein de l’aisance.

Vous voyez que Joseph Teppen ne manquait pas d’une certaine philosophie pratique, tout tuilier qu’il était.

Son entourage ne pensait pas tout à fait