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le forgeron de thalheim

vers un petit bois qui coupait par le milieu le sentier mettant en communication la tuilerie Teppen et le haut du village de Thalheim. Non loin de là se trouvait une mare couverte de joncs sauvages, espèce de fondrière dont l’eau bourbeuse servait de refuge, en été, à une infinité de têtards qui faisaient la joie des gamins. Ordinairement le forestier, pour se rendre chez Joseph Teppen, prenait ce chemin, qui raccourcissait la distance, et, par là, il évitait de traverser la localité et de passer devant la forge de Robert. Jean se mit en observation… et attendit.

Il pouvait être sept heures du soir. Aucune étoile au ciel. Une bise noire balayait la grande plaine, et les arbres des forêts, choquant leurs branches défeuillées les unes contre les autres, jetaient dans l’air comme des cris plaintifs et des murmures confus…

Thomas, l’ouvrier forgeron, était revenu de la ville. A son arrivée, Käthel avait servi le souper. La veuve et le fils étaient plus tristes que de coutume. Les révélations de son vieil ami, sa visite chez le forestier, préoccupaient toujours Robert. Qu’allait-il résulter du refus d’Otto Stramm, des menaces du bûcheron et de ses relations avec sa Suzanne ?