Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
le forgeron de thalheim

Voici la nuit, je veux retourner à la Ravine. Georgette doit être en peine de moi. Viens, j’irai saluer ta mère.

Les deux hommes sortirent de la forge, que Robert ferma à clef, et entrèrent dans l’habitation.

Käthel était assise près du foyer, où le feu flambait joyeusement sous la marmite fumante. Un air de tristesse était répandu dans toute sa physionomie. La visite qu’elle avait faite la veille et le refus de Joseph Teppen occupaient toujours son esprit. Elle en parla à Jean Schweizerl.

— Dieu ne protège plus les braves gens, dit le bûcheron, quand elle lui eut communiqué l’insuccès de sa démarche.

— Ne blasphémez pas, Jean ! Un jour ou l’autre sa justice éclate.

— Quand les hommes lui aident un peu, riposta Jean.

— À l’heure de la mort, nos souffrances d’à présent nous seront chères, fit encore Käthel.

— Il vaudrait mieux, pour nous tous, que cette heure sonnât en ce moment, termina le bûcheron qui, bien que cassé par les douleurs et les misères d’une vie déjà longue,