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le forgeron de thalheim

secouèrent la tête d’un air équivoque, plein de sous-entendus dramatiques. Un jour ou l’autre, les deux rivaux en viendraient aux mains.

D’un pas hâtif, ne regardant ni à droite ni à gauche, des pensées étranges tourbillonnant dans son cerveau en feu, songeant tantôt à Georgette, tantôt à la colère de Jean, et tantôt à Suzanne, qui, fatiguée des prières et des menaces du père Teppen, pourrait bien céder, et agréer la recherche du rival détesté, comme celui-ci le disait, Robert, quelques minutes après avoir quitté Otto Stramm, rentrait à la forge, où il trouvait son vieil ami toujours assis à la même place. Cependant, si le forgeron n’avait pas été si, surexcité, il eût sans doute remarqué que le fusil qu’il chargeait au moment où Jean arrivait chez lui, n’était plus où il l’avait déposé. Mais le jeune homme ne fit pas attention à cela, d’ailleurs d’aucune importance à coup sûr. Ayant enfin rapporté à Jean ce qui s’était passé dans son entretien avec Otto Stramm, Robert ajouta :

— Ce n’est pas tout ! Il affirme encore que Suzanne sera bientôt sa femme.