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le forgeron de thalheim

Robert n’a pas pu voir votre fille Suzanne sans éprouver pour cette charmante enfant un amour profond, sincère et honnête. Vous savez que ces sentiments-là, pour des jeunes gens simples comme les nôtres, ne se commandent pas, et qu’ils sont toujours purs lorsque les personnes qui se les avouent l’un à l’autre ressemblent à Suzanne et à Robert. Ils s’aiment donc, et même je crois qu’ils s’aimaient depuis longtemps sans se l’être dit. Les âges se conviennent, les goûts sont analogues ; simples, ils resteront comme ils ont été élevés. Vous estimez mon fils, j’en suis persuadée ; sa conduite n’a donné lieu à aucun bruit fâcheux ; il m’entoure d’affection et il a été décoré sur le champ de bataille. Caractère un peu vif s’il s’agit d’opinions qu’on n’ose pas trop souvent manifester, il sera plus calme une fois que le bonheur, dans la personne de Suzanne, aura pris place à son foyer…

— Vous avez fini ?

— Non.

— Dans ce cas, hâtez-vous !

— On pourrait peut-être objecter que la fortune de ces deux enfants n’est pas égale et que Suzanne Teppen est un meilleur parti