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le forgeron de thalheim

— Au revoir, Robert.

— Ma mère viendra.

— Pas demain, le père sort.

— Eh bien, après-demain.

— C’est cela, j’avertirai la mienne. Robert s’éloigna en disant :

— Au revoir encore une fois !

— Au revoir !

Et Suzanne, tout en achevant fiévreusement son ouvrage, suivait d’un regard attendri son ami Robert qui s’en allait heureux comme un roi auquel on vient d’annoncer la victoire de ses armées. Sa taille se dessinait fièrement à l’horizon ; et, au moment de disparaître au contour du chemin, il s’arrêta, se retourna et envoya encore un dernier salut à Suzanne qui, sa besogne terminée, rentra à la maison, inquiète et joyeuse tout à la fois.

Comme la vie semble légère et les peines de tous les jours futiles, quand votre cœur déborde d’un amour pur et viril !