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le forgeron de thalheim

Comme un léger frisson passa sur le visage de Georgette. Elle connaissait son père. Il était capable de ce qu’il affirmait ainsi sans trembler.

Elle ne répondit pas et la conversation s’arrêta Peu après, le bûcheron gagna sa couche, et Georgette, lorsque le petit ménage fut remis en ordre, se retira également dans sa chambre, dont la fenêtre s’ouvrait du côté de la forêt. Une mortelle frayeur venait de s’emparer de la malheureuse enfant : si les paroles de Robert étaient vraies, elle était perdue sans ressource. Cependant, comme une étincelle d’espoir animait encore son cœur, et, le lendemain, quand Otto Stramm, sortant du bois, apparut à ses yeux, un éclair de bonheur illumina de nouveau son beau visage triste. Elle n’était donc pas tout à fait oubliée, puisqu’il était là, devant elle, souriant comme d’habitude.

— Bonjour, Georgette.

— Bonjour, Otto.

— Qu’as-tu ?

— Moi ?

— Oui, on dirait que tu as pleuré.

— Peut-être !

— Et pourquoi ?