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sang de Français et, mieux que beaucoup d’autres, il eût combattu pour l’honneur et le salut de la France. Toutefois, au premier mot, sa mère l’arrêta et le supplia tellement de ne pas l’abandonner, qu’il se fit violence et résolut de rester près d’elle. Pour Maurice, c’était un sacrifice qu’il accomplit volontiers, tant il avait de sincère affection et de haute estime pour celle qui lui avait donné la vie. Et il agit, en cela, comme un fils dévoué, très satisfait maintenant de son renoncement, puisque, de cette façon, il avait, au milieu de son affliction, le triste bonheur d’assister aux derniers moments de sa mère !


II


La pauvre comtesse, d’une voix brisée de femme qui a aimé et souffert indiciblement, disait à son enfant :

— … Oui, Maurice, je dois t’avertir. C’est encore le plus pénible devoir que j’aie à remplir ; mais il le faut, car, autrement, le coup qui va te frapper serait trop douloureux. Je vais mourir…

— Mère, ne parle pas ainsi !…