raître la dernière trace de leurs anciens maîtres. Tristes, bien tristes temps que les nôtres !
— Mon Dieu ! fit la comtesse, dont les yeux pleins de larmes disaient la douleur qu’elle éprouvait. Mon Dieu ! et mon pauvre mari, qu’est-il devenu ? Où est-il ?
Hélas ! madame, j’aurais tant désiré vous apporter des consolations, une certitude quelconque, et voilà que nous sommes plus seuls, plus désolés que jamais ! N’importe ! Malgré tout, j’espère encore que M. le comte nous reviendra. En attendant, vous n’avez pas à vous inquiéter outre mesure, je suis là avec Françoise, pour vous aider à élever M. Maurice.
Mais le comte ne revint pas.
Et pendant ces vingt-cinq années qui eurent, pour la comtesse, une longueur de vingt-cinq siècles, elle avait toujours conservé l’inébranlable espoir de revoir son mari.
Les événements avaient marché avec rapidité : d’abord la Terreur, ensuite le Directoire, puis le Consulat et l’Empire s’étaient succédé ainsi que les diverses scènes d’une formidable tragédie, au milieu de laquelle se