Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 238 —

comme des lueurs étranges et, subitement, elle tomba sur le plancher en criant :

— Pitié ! Pitié ! La punition !

— Relevez-la, dit Maurice.

Deux contrebandiers s’approchèrent de la malheureuse et l’assirent sur une chaise.

Et aussitôt un murmure s’échappa de ses lèvres : — Pitié ! Pitié !… Je ne voulais pas… C’est lui… mon homme… Il disait… qu’il fallait s’enrichir… qu’on ne le saurait jamais… Et il l’a tué… oui, tué… la nuit… Mais il n’a presque rien trouvé… Deux ou trois mille francs… rien… Oh ! ces grands yeux ouverts… qui me regardent sans cesse… de jour… de nuit… Enlevez donc ce cadavre… Là, au fond de la cave… Le Doubs qui mange les morts… Que de crimes ! mon Dieu, que de crimes !… Et nous aurions pu vivre si tranquilles… Cette belle dame… qui était si malade… je la vois encore… quand elle vint chez nous… Pauvre petite Yvonnette… je t’ai aimée pour elle… pour que Dieu ait pitié de nous… Non ! non ! Pas de nouveaux crimes ! Il ne l’a pas tuée… celle-ci… elle est morte dans mon lit… Mais… le cadavre… a rejoint l’autre… lia ! ha ! ha ! Et la folle — Catherine l’était maintenant — parla sur ce ton longtemps encore, répé-