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parvant, je vous avertis bien respectueusement : ne tentez pas de me détourner de mon projet. On se brouillerait et ce serait pis encore. À vous le père, le fils est à moi. N’allez pas croire, cependant, que je veuille le tuer et le rouler ensuite dans un trou. Il est fort et, de lutter avec lui, j’y risquerais ma peau. J’ai un autre moyen, sûr et pratique : c’est de le livrer aux douaniers. Je vous garantis qu’il restera assez longtemps en prison pour lui ôter le goût de jamais reparaître ici.

Ouf ! voilà que je parle comme si je n’avais fait que cela pendant toute ma vie ! Adieu, ou plutôt au revoir, car je serai de retour déjà ce soir.

Encore une fois, ne vous mettez pas dans mon jeu.

Et, là-dessus, il quitta la salle de débit, bien certain que son père ne le contrecarrerait point dans l’exécution de son projet. Quant à la mère, elle était trop sous l’influence, elle était trop « la chose » du mari pour faire la moindre opposition…


Maurice Delaroche était dans une situation très perplexe. Il aimait loyalement