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les forêts franc-comtoises, ni toutes ces fermes égarées un peu partout et qui ont leur intérêt à nous protéger. Je te disais en outre que l’entreprise serait bonne. Mon cher, elle est excellente. Tu en sais d’ailleurs quelque chose.

— C’est vrai ! Vous payez généreusement.

— J’aime que chacun vive et il n’y a rien de tel que de s’entendre. Du reste, avec toi, c’est chose facile : tu déploies une activité au-dessus de tout éloge. Mais les difficultés vont commencer.

— Et comment cela ?

— L’administration française est avertie. Elle a déjà fait deux ou trois captures cet hiver, entre Delle et Belfort, et on affirme qu’un de ces jours, les postes de douaniers seront renforcés.

— On passera quand même.

— Ah ! je le crois, avec un gars dé ton courage ! On ne craint rien et on trouve chemin ouvert partout. Cependant, et dans l’intérêt de tous, il faudra redoubler de précautions, multiplier nos lieux de dépôts et varier les itinéraires pour chaque course.

— Vous avez raison et je suivrai ponctuellement vos conseils.