Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 117 —

fit observer l’aubergiste. C’est prudent. Voyons, qui monte ?

Le chef et un autre contrebandier s’installèrent dans la barque. Maurice voulait être le premier partout.

Deux hommes s’emparèrent de la corde, qu’ils commencèrent à dérouler très lentement, tandis que les deux autres, à l’aide de rames, éloignèrent l’embarcation, qui gagna en quelques instants le milieu du courant. Après un rude travail et tout secoués par les bouillonnements de l’eau, ils atteignirent enfin la rive opposée.

Un soupir de satisfaction s’échappa de leur poitrine. La plus grande difficulté était vaincue. Tirant ensuite les quatre sur la corde de toute la force dont ils étaient capables, ils la fixèrent solidement à un arbre et le bateau, glissant rapidement, regagna le bord suisse, d’où il était parti. Les trois autres traversées prirent à peu près vingt minutes. Cet ingénieux moyen, d’une simplicité primitive, avait frappé d’étonnement Jean Gaudat et son fils.

Avant de se séparer, Maurice dit encore :

— Vous nous attendrez donc à l’heure con-