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pierre cérésole

ticien, mi-coton (avec une courbure visible, un ventre entre l’élastique et la pointe… et non pas conique, droit, pincé, comme le parapluie des gens distingués). Il explique les tableaux en papier qu’il a soigneusement fixés avec des punaises sur le tableau noir.

C’est la même race que Linder[1] : ordre, fidélité, modestie devant son sujet, devant le monde ; conscience ; pas l’ombre de pose ; individualité complète, parfaite, parce que fondue dans l’œuvre à faire.

Quelle peine il a fallu à l’Éternel pour aboutir à quelque chose d’aussi bien, d’aussi parfaitement droit, plein, vrai !

eeiUne vie : Quel immense labeur ! que de détritus, que de fumier il faut accumuler pour produire une toute petite fleur.
eeiUn caillou de silex perdu dans la montagne de craie molle.
eeiBon gré, mal gré, je sens que je suis de la même église que ce Péguy.

Péguy était un prophète… Comme les spirites ne lui ont pas fourni de pied de table de la dimension voulue, et faute de mieux… il s’est réincarné en moi (!)

eeiKarlsruhe bombardé par 23 aéroplanes français, anglais. Je trouve ça beau, encore, au fond de moi-même.

C’est une division étrange contre soi-même ; telle expédition, magnifique, enthousiasmante, parce que ce sont des Français ! Pauvre enfant, il faudra mourir.

eeiVoilà vingt siècles de christianisme ; nous sommes engagés dans cette affaire, encore, toujours.

Éternel, pourquoi ?…

eeiIl y a une chose qui doit frapper les chrétiens ; c’est non seulement le mépris où le christianisme est tombé chez les
  1. Ami de Pierre Ceresole, professeur d’histoire naturelle.