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vivre sa vérité 1912–1914

Ce n’est pas la guerre qui est terrible, c’est le manque d’harmonie qu’elle révèle. Or ce manque d’harmonie, les gens le tolèrent aisément et scandaleusement dans les questions sociales.

eeiDans une lueur, de temps en temps, on voit bien que ce monde est épouvantable ; c’est par la foi seule que l’on peut surnager, revenir de cet abîme sans nom.
eei« Laissez les morts ensevelir leurs morts. » Cette parole qui paraît d’une dureté extrême est en fait la plus belle glorification de l’âme. Elle signifie exactement : Il n’y a pas de mort. Vous suivez une illusion amère.
eeiC’est une chose angoissante de voir les gens troublés, cherchant la cause des choses atroces que nous voyons. Angoissante parce qu’ils cherchent la cause ici et là, et pas en eux-mêmes. La guerre est là parce que les hommes la méritent : un poison circule dans le corps et sort tout à coup en abcès. La guerre, c’est l’abcès ; le poison, c’est l’égoïsme, et il est dans la vie de tous les jours ; mais ce qu’il y a de plus grave, c’est qu’il y est divinisé.

On nous a enseigné à l’école que le souci supérieur du citoyen suisse devait être l’indépendance de son pays : c’est un mensonge et le culte d’un faux dieu. Le principal service pour ceux qui ne sont pas encore arrivés à s’aimer, doit être la justice et l’organisation de la justice.

La paix commencera entre les nations le jour où elles renonceront à leur indépendance, c’est-à-dire au droit de disposer elles-mêmes de leur force armée.

eeiEn Suisse. — Les socialistes se taisent, les Églises hurlent avec les loups. C’est le moment, pour le Christ, de revenir ; la place est libre.
eei12 novembre 1914. Lettre au Conseil Fédéral. — Je vous renvoie ci-joint les titres que j’ai reçus en héritage de mon