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pierre cérésole

de la mer boueuse, exactement comme tous l’ont décrite. Cette terre où l’on a lutté, souffert infiniment, des siècles ; où les hommes luttent et luttent encore ; où l’homme est dur, toujours défend sa personne ; laisse le prochain mourir sur la route. Cette immense masse qui gagne son riz du jour.

eeiHonkong. — Ceux à qui Dieu a montré quelque chose de mieux devraient les aider. Au lieu de bâtir ces odieuses maisons de commerce pour prendre l’argent, aidez-les, ces Chinois ! votre commerce naîtra tout seul. Aidez-les à s’arranger, à s’aérer, à être heureux, à vivre, à enlever les croûtes à leurs enfants, et leurs filles aux bordels.

On comprend, dans ces foules denses, la vertu qu’il y a à se prostituer pour sauver sa famille de la mort.

Pauvre Mademoiselle, comprenez-vous que ces fillettes ne soient pas raffinées comme vous, dans ces circonstances ? On a la mort assise sur le col et on se tire d’affaire, soi, son père et sa mère, comme on peut. Cela n’a plus aucun rapport avec la question vertu ou non. Ce n’est pas par goût, soyez-en bien sûre.

Figures prodigieusement douces des femmes : expression féroce, indiciblement, de quelques hommes.

Le moyen âge : je suis retourné trois cents ans en arrière par cette journée.

eeiLe péché de l’injustice économique est aujourd’hui plus grave, plus ruineux que tous les autres inscrits au décalogue.
eeiSi les gens s’enflammaient ou s’appliquaient pour la justice comme ils s’enflamment et s’appliquent pour leur porte-monnaie, en peu de temps tout irait bien.
eeiUne chose, rien de plus ni de moins : la justice.
eeiExcellent, ces gens qui maintenant lèvent les bras au ciel et crient : « S’il y a un dieu, comment se fait-il qu’il