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vivre sa vérité 1912–1914

RETOUR EN SUISSE

Pierre Ceresole quitte un pays auquel il s’est attaché pour rentrer dans une Europe déchirée par la guerre.

Il passe une journée à Changhaï et visite la ville chinoise ; une journée aussi à Hongkong.

Le 23 août 1914, le Katori Maru touche Singapour.

Le 3 septembre, Ceylan est à l’horizon. On y fait escale et Pierre va visiter la cité ancienne d’Anuradhapura.

Il rentre en Suisse les derniers jours de septembre 1914, et, six semaines après, écrit au Conseil fédéral une lettre dont on trouve le brouillon dans ses carnets.

En janvier 1915 il entre comme ingénieur chez Brown Boveri à Baden. Il y passera toute l’année.

eeiJ’ai laissé ces livres, j’ai lâché ces amis, tant d’amis ! Étemel ! Sacrifier, aller, avancer à la grande réunion de tout ce qu’il y a d’heureux et de bon.
eeiEmbouchure du Yangtsé par un beau soleil ; spectacle radieux : le cercle jaune de la mer, le liseré vert et la coupe bleue du ciel ; les nuages qui viennent voir au bord de cette coupe, passants curieux, curieux passants.

L’horizon coupé ça et là par la voile d’une jonque. Ce qu’il y a de beaux endroits dans ce monde, et de choses fortes à faire !

eeiChanghaï ; nous avançons lentement dans un chenal marqué de lumières. Cette eau qui descend, énorme comme le peuple même de cette immense terre, emportant de la boue, de la boue… Ce pays plat qui s’en va. C’est bien ça, la Chine :