Page:Cérésole - Vivre sa vérité.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
pierre cérésole

laquais, de votre cocher de fiacre et de votre barbier, pour que l’arrangement final se produise.

eeiL’enfer, c’est une invention de bonnes gens faibles, pour se débarrasser de leur devoir le plus important, le plus lourd et le plus difficile… qui est de s’arranger avec les canailles et de rétablir l’harmonie.
eeiIl ne faut pas convertir les gens, mais simplement les aider. Eux seuls peuvent savoir la direction, et par conséquent la conversion, qui leur convient.
eeiJ’ai laissé cette fleur légère, à sabots blancs, vivre là-haut dans la montagne, quand même j’avais envie de l’emporter dans ma chambre. Ainsi, je vis mieux et plus près d’elle quand je la sens en vie, là-haut, dans sa liberté.
eeiJ’entends comme un grand concert tout le temps. Quand je me mets à causer, ou écrire — ou les autres — c’est comme si tout s’arrêtait…
eeiIl n’y a rien dans ce monde de si parfaitement vulgaire et infâme, rien non plus de si parfaitement beau, dont je ne sois, bon gré mal gré, le frère.
eeiDeux grands amis, avec bien d’autres, qui jamais ne m’inviteront à dîner, jamais ne me raconteront leurs potins, ni l’épicier chez qui ils se servent et le vin qu’ils boivent : c’est le Christ et Emerson. Ce ne sont pas des bavards.
eeiCette atmosphère odieuse, non pas de simple satisfaction, mais de « volonté de se dire content », — autrement dit de mensonge, — qu’il y a dans certains cercles pseudo-chrétiens,… et ils se croient admirables ! Quand on est laid et bête, on n’est pas content, on ne peut pas être content, on ne doit pas être content. Il y a simplement à attendre l’éternel — sans autre agitation.