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vivre sa vérité 1912–1914

eeiL’avantage de déchirer le cœur, c’est que ça l’ouvre.
eeiCes sociétés secrètes, comme engagement d’être bon et secourable vis-à-vis des autres membres de cette société, c’est remarquable.

Comme engagement ou intention de ne pas être aussi bon vis-à-vis des personnes qui ne sont pas membres, ce n’est pas bon.

Une société secrète n’est recommandable que si elle comprend le monde entier.

eeiOn peut comprendre que ceux qui n’ont pas connu l’aisance, la richesse, soient impatients d’y parvenir. Mais que ceux qui ont expérimenté la vanité du mirage s’y cramponnent, c’est invraisemblable.
eeiNotre destinée n’est pas du tout d’être un exemple (c’est cette erreur fondamentale qui rend les gens d’église et de la tempérance si souvent et si profondément antipathiques) ; non plus que la destinée d’une fleur perdue dans la montagne, ou d’un petit oiseau rouge de la forêt d’Hawaï, n’est d’être regardé par quelqu’un. L’éternel est parfaitement heureux dans ces êtres sans que vous vous en mêliez ; l’éternel n’est heureux en vous que si vous leur ressemblez — et si vous êtes d’église, et tempérant, et tout le diable, sans vous poser en affiche le long des chemins (une affiche est d’essence abominable).

Et c’est pour ça que ces mots « pieux » et « pur » sont parmi les plus atroces : ils représentent le reflet, dans l’œil de quelqu’un, d’une chose que toute espèce de regard déforme et corrompt.

Malheureux imbécile dont on dit : Il est pieux, il est pur ! (Ou même : « Elle est pure », ça ne va pas davantage, c’est odieux.)