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vivre sa vérité 1912–1914

eeiC’est bien étrange que ce qui est vieux dans les choses ait, pour un goût formé, impartial, une grâce que le neuf n’a pas ; comme si les choses s’étaient humanisées.
eeiJe ne cherche pas à être adroit ; je vais à chaque instant comme je peux ; c’est le seul moyen à ma portée ; autrement, je me perds.
eeiChacun fait ce qu’il peut ; c’est encore assez bien, si je peux faire avec une géométrie un peu irritée ce que les autres font avec le calme du cœur.
eeiIl faut que chaque jour soit un recommencement, en amour surtout ; que hier ne donne jamais un droit pour demain, que hier ne lie pas demain ; et laisser aller à la grâce de Dieu.
eeiIl n’y a que les rêves des enfants qui soient à la hauteur du mien. La vie ne m’a pas encore guéri ; j’espère qu’elle ne me guérira jamais.
eeiC’est la jeunesse qui a la vérité ; elle a l’espoir, la foi, qui valent mieux que l’expérience.
eeiLes hommes ont presque toujours de la platitude dans leur admiration, et de la joie dans leurs critiques. Au lieu de sentir que leur propre cœur est celui même de l’homme qu’ils admirent ou critiquent ! Pauvres amis, ne voyez-vous pas que vous êtes fragments d’un « ensemble analytique » ? Quand vous méprisez un criminel, que vous triomphez d’un imbécile, que vous dominez une âme basse, vous êtes comme un arc de parabole qui, très loin du sommet, et presque droit, blâmerait un arc, voisin du foyer, d’être courbe. Dans votre droiture soigneusement examinée, vous trouverez tous les éléments qui impliquent la courbure forte du prochain. Elles sont toutes mathématiquement en vous, ces fautes ; vous ne pouvez changer la courbe tout entière qu’avec les autres