Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
29
vivre sa vérité 1909–1912
◇L’église, c’est une voie de garage où on a remisé le christianisme pour l’empêcher de gêner la circulation des affaires sur la grande voie. Le mécanicien du train remisé fait parfois des efforts pour se remettre en marche (d’autres boivent des chopes), et, quand il est très audacieux, il siffle !
◇Plus on aime, plus l’idée qu’on pourrait ternir son idéal devient odieuse.
◇Du temps où il y avait des esclaves, les bonnes gens comme vous, au cœur large, bon et généreux, ne voyaient pas non plus la nécessité morale de supprimer l’esclavage.
◇Il n’y a que la droiture et la sincérité. Le reste est souffrance horrible.
◇Comme c’est triste, les grandes choses souillées.
◇Emerson a une parole grande et assez dangereuse : The only sin is limitation (le seul péché est la limitation, la restriction). Je sens ça si vivement ! Admettre la liberté, même là où je ne puis l’approuver.
◇La terre est un poème, un poème immense…, que les gens n’ont pas le temps de lire parce qu’ils sont occupés au bureau.
◇Cette habitude de servilité affreuse à l’égard de la Bible, de l’évangile ; ce parti pris d’admirer, d’adorer tout le détail ; ce rejet du sens critique, de la liberté, de la souveraineté personnelle ! Incroyable et détestable.
Ils ont le parti pris de tout trouver admirable dans ce livre ; c’est une insulte à la vérité, à la raison, un premier crime fondamental… et ils prêchent !
◇Ce qu’il faut pour la conversation mondaine, c’est du sable fin pour remplir des trous minuscules ; de petites
