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pierre cérésole

Pour ne pas voir une figure froide se tourner vers moi, j’ai renié l’éternel ; j’ai souri, minaudé. Ah ! que ces contremaîtres me fassent suer dans le fossé en me couvrant de leur mépris pour expier cette situation.

Éternel, éternel…

Imbécile, pauvre type… Sourire, sourire de traître qui me reste figé autour des lèvres… comme la graisse d’une horrible tartine, comme le collant infâme d’une dose d’huile de ricin.

eeiCe Romain Rolland là-bas, c’est un roc. Nous pourrons à coup sûr y lancer notre ancre.
eeiCe qu’il y a de plus dangereux chez l’ennemi, ce sont ses vertus, parce que, sur ce point, il nous a nous-mêmes comme alliés nécessaires.
eeiSi je ne puis rien faire avec harmonie, eh bien, je ferai « rien » avec harmonie.
eeiIl y a longtemps, pour moi, que le christianisme a abandonné, ou débordé, toutes les églises ; à elles de s’ajuster, si elles veulent.
eeiLa meilleure musique pour moi, c’est celle que je n’entends pas, celle qui fait rêver.
eei« Je crois en Dieu » ou « je n’y crois pas », « Il y a un Dieu » ou « il n’y en a point »… sont des expressions verbales éventuellement aussi excellentes l’une que l’autre pour signaler ce qui importe : la force morale, la foi, l’espérance, la charité. Je dirai donc : chaque fois qu’en écartant une formule vous sentez qu’une partie de votre force morale va chanceler, maintenez-la comme on maintient l’échafaudage aussi longtemps que la clé de voûte n’est pas posée, ou que le ciment armé n’a pas pris. Et tout aussi fort : Chaque fois qu’en maintenant une formule vous sentez que vous entamez votre force morale, que vous l’affaiblissez, démolissez-la sans pitié.