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vivre sa vérité 1909–1912

Peur de lâcher son argent,

Peur de sortir de son milieu,

Peur de changer de métier,

Peur de voir les choses comme elles sont,

Peur des noms, des systèmes, des mots,

Peur de la mort.

Je n’ai point de courage ; je veux en avoir ; j’en aurai, dussé-je tomber cent fois sur mon nez d’ici là.

Je suis une âme faible, mais qui voudrait être forte.

eeiJ’ai encore un amour-propre autre que celui de marcher droit à la grande lumière… et cet amour-propre me trouble. Il faut s’en séparer.

Il faut consentir à se voir ridicule et à côté, longtemps encore. La poussière qui est sur mes souliers m’humilie trop, et l’air abruti que j’ai quand je suis fatigué.

eeiSi je ne désire que des choses nobles et grandes, je ne vois pas pourquoi je ne les obtiendrais pas. Je suis même sûr, en y réfléchissant, de les obtenir, car avec une idée noble de la vie, quoi qu’il arrive, c’est le résultat voulu… (Un peu mystique et nuageux, mais réel.)
eeiJe suis un peu fou sans doute, mais pas plus qu’il ne faut pour être le bon serviteur d’une noble cause.
eeiOn peut être grand à perpétuité à condition de se cramponner obstinément à ce qu’on doit faire. C’est net et solide ; je sens ça comme un manche d’acier dans la main, comme une marche de granit sous le pied.
eeiDans cette automobile, seul, je rattrape ces femmes japonaises en jupes courtes, les cheveux relevés enveloppés de toile, avec un chapeau de paille juché là-dessus ; toutes s’écartent, se rangent ; je rattrape des Japonais et des Chinois