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vivre sa vérité 1909–1912

Un chrétien militant ?

— Non, mais le 18 décembre il fut trois fois au sermon en un seul dimanche.

Etc…., etc….

Il sait sourire ?

— Non, c’est un raseur.

eeiLe nom de Jésus-Christ a écrasé son œuvre : il est devenu notre idole ; votre idole, c’est le nom.

La meilleure justification de l’athéisme, c’est la révolte contre la vénération des mots.

Je propose qu’enfin nous renoncions à son nom, qui nous a divisés, et revenions à son œuvre, qui nous unira.

eeiLes criminels, c’est vous et moi qui ne voulons rien faire, qui nous cramponnons à un sac d’écus comme planche de sauvetage — au lieu d’accepter les ailes de la justice pour monter dans le ciel — qui frémissons parce que le pain sera moins blanc et la maison moins belle, et qui ne frémissons pas à l’idée que la lumière viendra, que le cœur s’ouvrira, que l’humanité verra sortir de son cœur même les fleurs que nous ne pourrons plus, peut-être, demander à la terre.

Éternel, donne-nous la volonté
Éternel, donne-nous la force.

eeiLâcher sa rente ! Lâcher sa rente ! C’est plus difficile encore que pour le chameau de lâcher sa bosse — et c’est ce qui empêche de passer par le trou de l’aiguille.
eeiQuel monde immense ce serait, où chacun pourrait regarder chacun dans le blanc des yeux avec la conscience qu’il ne lui vole rien, qu’il n’a pas mis le pied sur son dos ou sur le dos des siens pour s’élever à l’endroit où il est. La conscience qu’il a simplement fait fructifier le plus qu’il pouvait les dons que l’Éternel lui a faits, sans chercher à