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d’une religion vivante et réelle où tous se rejoindraient, les yeux, le cœur et les mains grands ouverts, est la plus importante de toutes. Sans nécessairement chercher l’investiture de la robe jaune du Sadhou dans les vallées de l’Himalaya, il me semble que j’aurai quelque chose à dire sur ce point à mon retour.

Mais voici déjà le moment d’arrêter net cette lettre qui n’apporte cette fois qu’un pan informe et déchiré au hasard de notre dernière semaine du lundi 31 au lundi 7 janvier 1935. C’est la première fois que je ne me suis absolument pas souvenu que la nuit de Saint-Sylvestre apportait une nouvelle année.

Belle bataille, belle bataille ! Nous continuons et n’en mourrons probablement ni les uns ni les autres en service ici. Merci de vos affectueuses pensées, chers amis. Je reprendrai une autre fois le récit systématique de cette semaine.

Votre Pierre Ceresole.




Sonathi, 12-14 janvier.

Notre équipe de 30-40 hommes (je la maintiens à dessein à ce nombre réduit tant que nous ne sommes pas engagés à notre travail propre de déménagement et reconstruction de villages) s’est occupée cette dernière quinzaine d’un travail extrêmement utile. Il consiste à surélever les tertres sur lesquels sont construites les cabanes des paysans qui, pour une raison ou une autre, ne déménageront pas ; elles doivent être mises, autant que possible, hors d’atteinte de l’inondation. Mesure bien insuffisante mais mieux que rien. Pour surélever ces tertres, il faut d’abord que la cabane soit dé-