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extraordinaire, bleu-mauve-rouge. Ai-je la berlue ? Peut-être la joie d’avoir enfin repassé mon bleu ici pour

un vrai travail de service civil aux Indes ;


enfin nous y sommes. Déjeuner de bon thé chaud et de légumes et nous trouvons à Sonathi notre groupe de trente-cinq paysans indiens de la « première unité » — exactement ceux dont j’ai parlé partout dans dix-sept conférences en Angleterre et en Suisse — exactement, « conforme au programme ». Il faut que j’arrête mon feuilleton à ce « climax ». Du 2 novembre à aujourd’hui lundi 26, les choses n’ont fait que s’améliorer. Réjouissez-vous, chers amis, de la prochaine livraison à laquelle je vais travailler incessamment ! Ceci doit, j’espère, si je m’arrête ici, prendre l’avion mercredi à Allahabad.

Très affectueux messages

Pierre.




Muzzafarpur, 1er  décembre 1934.

(Un premier décembre où il fait une de ces chaleurs très suffisante chez nous pour mi-juillet ou mi-août.)

… Chaque matin, du haut de cette digue de Sonathi qui domine la plaine et où à l’heure où j’écris j’ai déjà vu bien des levers de soleil — on se creuse la tête pour trouver quelque terme capable de fixer cette prodigieuse splendeur — je reste accablé de cette régularité de splendeur, chaque matin et chaque soir. Et le matin Vénus domine la situation pour achever et anéantir celui qui tenterait une description.

Toute cette immense plaine est vivante. Le soir, le hurle-