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ici toutes ces bonnes choses ; le riz, le dhal, les légumes bouillis, entre autres les aubergines (brinndjal) restent la nourriture fondamentale. Mais l’énumération précédente des ressources gastronomiques du pays marque que pour celui qui n’est pas réduit à vivre absolument à 14 centimes 2/10 par jour, on se trouve ici tout simplement dans un pays de cocagne…

Cela paraît fantastique à dire et malheureusement n’allège pas le sort de ceux qui reçoivent pour paye 4 gobelets 1/2 de riz pour sept heures de travail par jour. P. confirme non seulement que le salaire de 3 annas par jour (21,4 centimes) est considéré comme un bon salaire, mais ajoute, que les paysans de Lourgaon que nous voyons justement passer en troupe sur la route, travaillent pour le compte de leur zamindar (propriétaire foncier) au salaire de 1 1/2 anna par jour (10,6 centimes). Je cite ce chiffre au commissioner Scott, un des jours suivants, et lui-même répond énergiquement « pas possible… ». J’en réfère à P. qui devant le magistrat de district, M. Swanzy, nous donne confirmation et précision du fait qu’il rapportait : Les ouvriers de campagne reçoivent comme salaire en tout et pour tout 4 seers (théoriques) de riz, ce qui au poids local fait en réalité 2 seers 1/2 valant, au prix courant, 1 1/2 anna (10,6 centimes).

Je remettrai doucement M. Scott au courant la prochaine fois que je pourrai le faire en douceur. Bien entendu je ne puis pas insister trop et trop systématiquement sur les points délicats et douloureux. Exploitons d’abord les excellents points qui sont prêts pour une vraie collaboration. Pour trancher définitivement cette question salaire, en antici-