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répète indéfiniment et lentement au-dessus du chantier son grand geste de bénédiction.

Ces « lattas » tirent l’eau de deux trous, assez grossièrement faits, pour commencer ce qui deviendra plus tard la grande citerne du village. Nous avons en outre foré deux puits à tubes avec pompes à mains. Cela se fait en quelques heures ; l’eau était à 3 m. au-dessous de la surface du sol en janvier, elle est maintenant à 5 m. Mais la vraie entreprise pour l’eau, c’est celle de notre premier puits en maçonnerie de 3 m. de diamètre. Les villageois n’apprécient vraiment que ça : le puits à ciel ouvert, autour duquel on se réunit pour bavarder, dans lequel, à la rigueur, on peut descendre. Le puits à pompe, fermé d’un simple tube enfoncé dans la terre, les intéresse très médiocrement, malgré ses grands avantages hygiéniques et son coût infiniment moindre. Notre grand puits est en bonne voie de construction. Les paysans ont d’abord fait un grand trou circulaire de 9 m. de diamètre et 4 m. de profondeur et ils y ont descendu le « Djâmaout » : un grand anneau en bois de « Djamoun », comme le chêne extrêmement dur et résistant à l’eau, est assemblé d’abord par les charpentiers hors du trou. Sur cet anneau, on construit maintenant 2,50 m. de maçonnerie en briques (faites aussi par nos hommes, avec notre terre, et dans le four construit avec les briques même qu’il s’agit de cuire). Ce cylindre de maçonnerie est renforcé de quatre barres de fer et de bambous enroulés à l’extérieur. Tout est prêt pour faire descendre cette première section de maçonnerie dans la profondeur. Les hommes vont simplement creuser de l’intérieur du cylindre immédiatement sous l’anneau et, au fur et à mesure qu’ils enlèvent ainsi la terre qui le soutient, l’anneau s’enfonce sous le poids de la maçonnerie qu’il supporte. Quand la première section de 2,50 m. sera