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février, une chaleur ininterrompue, des arbres tout à coup se disent que c’est le printemps et, parce que c’est mars — ou tchaït — commencent à mettre des feuilles ; un beau jour six papillons apparaissent, et hier soir, de nouveau la première luciole, le petit jeu oscillant dans les airs…




Sonathi, 13 avril 1935.


L’astrologue.

Hier, vendredi 12 avril, était un jour important. Enfin on sortait du mois de « Tchaït » funeste aux entreprises, pour entrer dans « Bohishak », de meilleur augure. Cent dix familles s’étaient annoncées ferme. Nous nous demandions qui viendrait sur le terrain le premier jour (quatre-vingt-six sont venues à l’heure où je termine cette lettre).

Une trentaine étaient là, mais cette fois avec l’astrologue. Il y a onze jours, c’était la visite du ministre que nous avions sur le terrain, mais celle de l’astrologue est d’une importance beaucoup plus directe et vitale aux yeux des paysans.

Étrange succession !

Cette visite de l’astrologue-magicien n’a pas été du tout ce que j’attendais ; très intéressante, mais absolument dénuée du pittoresque fantastique que l’on pouvait vaguement attendre.

Pas plus que le ministre, ce magicien brahmane d’un village voisin n’est venu avec l’attirail et le costume des Mille et une nuits. Pas de robe étoilée, pas de chapeau pointu,