dhotis blancs transformés en palettes de couleurs éclatantes… Les figures rutilent de teintes extraordinaires et certains cheveux crépus remplis de poudre rouge ou bleue sont d’un pittoresque plaisant, — assez inquiétant aussi par toute la saleté supplémentaire que cela implique.
Il est difficile de comprendre le sentiment exact qui correspond aux agitations effrénées et aux hurlements de ces orchestres à tambours et cymbales déchaînés dans tous les villages. Le charme que ces gens attribuent aux rythmes les plus obsédants a quelque chose de déconcertant. Ce ne sont plus, semble-t-il, des enfants mais de vrais sauvages, et cette impression contredit celle qu’on a ordinairement de ce peuple. (Sauvages après tout très semblables à ceux qu’on trouve chez nous au carnaval ou à la Saint-Sylvestre !)
Après le Holi dûment célébré, chacun, ce matin, a plus ou moins mal aux cheveux. Malgré cela, une dizaine d’hommes, délégués des trente-quatre familles qui se sont immédiatement annoncées pour le nouveau village, sont venues sur le terrain choisir leurs parcelles. C’est encore un pas important en avant. Immédiatement des remarques pittoresques. Celui qui parle pour tous exprime une de ses préoccupations principales en répétant : « Il faudra, pour commencer la construction, demander à l’astrologue de nous indiquer un jour propice… » Puis, en s’informant de la position du chemin, il explique qu’il n’y a pas moyen de tourner la façade et les portes de la maison vers le sud. La tradition s’y oppose. Pourtant, tout bien considéré, si cette orientation se trouve être la plus pratique, on trouvera une solution ; elle est bizarre, mais semble le satisfaire entièrement : on pourra tourner la maison, avec la véranda devant les deux chambres, vers le sud, mais il ne faudra pas la première année percer les portes de ce côté ; on les mettra dans