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Ce divertissement interrompt tout à coup, avec des chocs et des éclairs d’armes blanches, le cours paisible du drame littéraire. C’est le ballet des sabres.

Quant au théâtre, M. Byvanck, à qui suffit la comédie humaine, ne va guère entendre des drames. Mais, pour une fois qu’il est allé à l’Odéon, il y a vu Amoureuse de M. de Porto-Riche, et certes on peut dire que cette fois encore il ne tomba pas mal. M. de Porto-Riche a l’accent profond et vrai ; il porte au théâtre une sincérité inconnue. Il est sensuel et triste ; il est tendre et désabusé, il est violent et délicat, et il donne à ses personnages une âme vivante et des paroles qui vont au cœur et le déchirent. Je veux, comme M. Byvanck, aller au théâtre les jours de Porto-Riche.

Il est intéressant aussi de faire avec lui une visite aux ateliers du peintre Carrière, du peintre Claude Monet, du sculpteur Rodin, et là, parmi les toiles impressionnistes et les maquettes mouvementées, de disputer des lois de l’art et de l’idéal nouveau. Querelles amusantes et vaines, qui ne cesseront jamais ! Frivolités sublimes ! Nous n’en savons pas plus long aujourd’hui sur les lois de l’art que les troglodytes de la Vezère qui dessinaient à la pointe du silex le mammouth et le renne sur l’os et l’ivoire.