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LE VAMPIRE.

foule de domestiques qui attendaient leurs maîtres ; et tandis qu’il traversait leurs rangs, il entendit cette voix qui ne lui était que trop bien connue, faire résonner à son oreille ces mots terribles : Souvenez-vous de votre serment ! Éperdu, terrifié, il n’osa pas même lever les yeux autour de lui ; mais, accélérant la marche de sa sœur, il s’élança dans sa voiture, et bientôt fut chez lui.

Le désespoir d’Aubrey maintenant alla presque jusqu’à la folie. Si déjà auparavant son esprit avait été absorbé par un seul objet, combien en devait-il être frappé plus profondément à présent que la certitude que le monstre était encore vivant, le poursuivait sans relache. Il était devenu insensible aux tendres attentions de sa sœur, et c’était en vain qu’elle le suppliait d’expliquer la cause de ce changement subit qui s’était opéré en lui. Il ne lui répondait que par quelques mots entrecoupés, et ce peu de mots toutefois suffisait pour porter la terreur dans l’âme de sa sœur. Plus Aubrey réfléchissait à tout cet horrible mystère et plus il s’égarait dans ce cruel laby-